Bien que le BIM soit une réalité quotidienne pour beaucoup de professionnels de la construction, nombreuses sont les entreprises qui, encore aujourd’hui, n’ont pas eu les ressources pour adopter ce processus. Pour une grande part des professionnels du BTP, la 3D ne semble pas être une réponse à leurs problématiques quotidiennes.
Travailler en 3D implique des investissement logiciels et matériels, une démarche de formation et le changement de certaines routines de travail.
Certaines entreprises n’utilisent pas la 3D
C’est une réalité : en France, 94% des entreprises du BTP comptent entre 0 et 9 salariés.
[qodef_blockquote text= »Il n’est pas réaliste de croire que ces entreprises pourraient adopter de nouvelles techniques, coûteuses, au même rythme que les majors de la construction réalisant plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaire annuel. » title_tag= »p » width= » »]Certes, il existe aujourd’hui des scanners laser 3D capables de relever plusieurs millions de points à la seconde. Il est également possible de réaliser des modèles 3D avec de simples photos, même prises avec un smartphone. Des solutions existent pour prendre des mesures sur un nuage de point, avec un ordinateur ou même un téléphone.
On peut désormais prendre des cotes entre deux points inaccessibles à un humain sans se mettre en danger. Il est même possible de remonter le temps en prenant des mesures sur un nuage de point 3D d’un bâtiment dans une configuration antérieure. La technologie le permet. Mais une réalité demeure :
[qodef_blockquote text= »Le rythme d’adoption des nouvelles technologies par les entreprises dépend directement de leur capacité d’investissement. » title_tag= »p » width= » »]Alors, malgré toutes les nouvelles techniques d’arpentage 3D, les livrables attendus par bon nombre de professionnels restent encore en 2D. Et la numérisation 3D sert bien souvent… à produire des plans ou coupes traditionnelles.
Quiconque cherche à améliorer l’efficience des processus de travail comprendra à quel point il est frustrant de supprimer 90% des informations captées en 3D pour n’en conserver qu’une portion en 2D. Mais l’expérience des chantiers, et le dialogue avec les professionnels du BTP, finissent par amener à comprendre autre chose :
[qodef_blockquote text= »L’intérêt des professionnels pour les nouvelles technologies dépend directement de leur perception de ces dernières comme étant une réponse à leurs problèmes actuels. » title_tag= »p » width= » »]Les besoins réels des chantiers
La plupart des entreprises du BTP n’ont pas pour problématique actuelle de savoir comment “streamer des nuages de points”. Rien qu’entendre ces mots dressera les poils à la plupart des conducteurs de travaux.
Les enjeux quotidiens des professionnels du BTP sont plutôt de trouver la meilleure solution pour réaliser rapidement un métré de canalisations, mesurer la surface d’un local, mettre en plan un étage pour dessiner un schéma électrique, ou encore établir un plan de recollement des ouvrages tels que construits pour l’ajouter au Dossiers des Ouvrages Exécutés (DOE).
Alors que la plupart des implantations de bâtiments sont encore réalisées à l’aide de cordes tendues entre deux “chaises” équipées de clous, le gap entre les méthodes de numérisation 3D et la réalité de nombreux chantiers reste énorme.
Un renouvellement des habitudes
De nombreuses années d’apprentissage et un renouvellement générationnel des professionnels de la construction seront probablement nécessaires pour que l’utilisation de scanners laser 3D et de drones dans la construction atteignent les entreprises de construction de moins de dix salariés.
Les majors ouvrent actuellement la voie. Bouygues, Vinci ou même Eiffage, pour ne citer que les trois plus gros du secteur, emploient depuis de longues années, de manière récurrente et éprouvée, la numérisation 3D sur leurs chantiers. Et la tendance se répand de manière exponentielle auprès des entreprises de taille intermédiaire. Il suffit de constater l’évolution des ventes de scanner laser 3D pour voir la tendance du marché se dessiner.
Dans l’intervalle, les méthodes de relevé 3D doivent répondre aux besoins les plus basiques pour commencer à séduire. En voici :
Comprendre que la 3D permet d’extraire des informations 2D
Un nuage de point est une représentation 3D virtuelle d’un bâtiment sous forme de points représentant avec exactitude la réalité physique d’un bâtiment. Cet objet informatique est manipulable de toutes sortes par les logiciels de modélisation. Y compris pour sortir des vues 2D.
Imaginez qu’un bâtiment existant soit relevé via un scanner laser 3D. Vous obtenez un nuage de points. Placez-vous sur un des étages. En coupant le nuage de points à un mètre de hauteur par rapport au sol (hauteur conventionnelle pour les plans) vous obtiendrez le plan d’étage.
En coupant ce même nuage verticalement, vous obtiendrez une coupe verticale. Et en coupant à deux mètres du sol tout en regardant vers le haut, vous pourrez quantifier le nombre de plaques de faux-plafond présentes sur place.
De la même manière, en regardant un nuage de point ou un mesh en projection orthographique sur un plan parallèle à celui d’une façade de bâtiment, vous obtiendrez alors une vue 2D vous permettant par exemple d’établir un devis pour le remplacement de menuiseries.
En faisant voler un drone au-dessus d’une toiture, vous pourrez prendre des photos permettant d’obtenir un modèle 3D photogrammétrique de cette dernière. Outre le fait que vous découvrirez probablement des tuiles cassées invisibles depuis le sol, vous pourrez également chiffrer la réfection des chéneaux endommagés sur la base de plans extraits du modèle 3D.
Si passer de la 2D à la 3D n’est clairement pas possible sans un travail humain de collecte des informations manquantes à la définition des ouvrages, l’inverse est totalement réaliste et véritablement simple.
[qodef_blockquote text= »Passer de la 3D à la 2D peut-être réalisé en quelques clics de souris en coupant un modèle 3D à un emplacement souhaité. » title_tag= »p » width= » »]La 2D reste nécessaire dans la construction
Un débat émerge parfois des échanges entre professionnels de la construction au sujet des nouvelles technologies, du BIM et des méthodes de relevé 3D. Certaines incompréhensions du concept de la 3D amènent parfois des professionnels sceptiques à conclure que : « la 3D ne pourra jamais remplacer la 2D”. Et à d’autres, plus enthousiastes, de répondre que “la 2D est dépassée”. La véritable question ne devrait pas être de savoir s’il faut voir tout noir ou tout blanc. La réalité est faite des deux nuances.
Si vous cherchez à numériser un bâtiment pour réaliser un plan d’évacuation à afficher sur le mur du couloir, un nuage de points 3D sera un bon outil de travail pour la mise en plan mais ne pourra évidemment pas constituer un livrable.
A contrario, si vous cherchez à établir un Modèle Numérique de Terrain (MNT) pour réaliser une étude de terrassement en masse d’un bâtiment, alors un nuage de points 3D sera totalement pertinent.
Le BTP a besoin de plans, coupes ou façades 2D dans certains cas, et de modèles 3D dans d’autres cas.
Et la numérisation 3D présente cet avantage de pouvoir répondre aux deux besoins.
Bonjour nous sommes une entreprise de Gros œuvre de 9 salariées nous sommes passé au plan 3 D depuis maintenant 2 ans a la suite de notre demarche lean c’est une combinaison gagnante cela nous apporte becoup plus de compréhension des plans surtout pour les jeunes chantier mieux préparer. Réalisé image des l’entreprise etc… Je pourrais en parlé pendant des heures